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L'envolée d'YsisbeL

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26 décembre 2010

Doggy Bag - Philippe Djian

Doggy_BagEt si une femme pouvait faire l'effet d'un tremblement de terre ?

"Tout commence lorsque Édith entre, sans se faire annoncer, dans le bureau des frères Sollers. À peine ont-ils le temps de la reconnaître, stupéfaits, qu'une onde de choc traverse la ville. Quarante-cinq secondes plus tard, le tremblement de terre cesse, mais l'existence de David et Marc Sollers vient de basculer pour toujours."

Cette intégrale, parue tout récemment, reprend les 6 saisons de Doggy Bag en un seul volume de presque 900 pages, avec en guise d'introduction une présentation des personnages bien utile. Précisons qu'on ne parle pas pour Doggy Bag de tomes ou de volumes mais de "saisons" dans la mesure où cette "série littéraire" est écrite à la façon des séries américaines - une idée novatrice et ô combien intéressante de Philippe Djian, auteur, entre autres choses, de 37,2° le matin pour le plus connu et de Incidences, le dernier en date depuis la rentrée littéraire.

Doggy Bag - en plus d'être un ovni littéraire - a recueilli pléthore de critiques élogieuses, ainsi que le Prix Vaudeville 2007.

Pour plus de commodités, je ferai mes commentaires saison par saison.

Doggy_bag_saison_1_2La saison 1 est essentiellement une saison d'ouverture qui pose les personnages, l'intrigue, le ton, comme dans une série télévisée classique - comme dans un roman pourrait-on ajouter. Il s'agit de faire le portrait des différents personnages à travers le récit de leur passé, leur mode de vie, leur situation professionnelle mais encore et surtout à travers leurs relations sentimentales et pratiques sexuelles...N'oublions pas que nous lisons du Philippe Djian pour qui cela fait grandement partie de la fiche d'identité du personnage !

Si vous voulez du sexe, chers lecteurs, vous en aurez !

L'auteur brasse différentes générations (des quarantenaires, des sexagénaires mais aussi des paumés d'une vingtaine d'années - ces derniers étant peints sans complaisance, un peu à la Bret Easton Ellis mais en beaucoup plus soft) de sorte à mimer les rapports hiérarchiques, les rapports de pouvoir au sein d'une même famille : la famille Sollers. Les différents points de vue des personnages, qui s'enchaînent, sont appréciables : ils permettent au lecteur d'être réellement en immersion. L'approche narrative est très visuelle - et c'est là un bon point pour un auteur qui veut mimer les techniques de la série TV.

L'intrigue, somme toute classique, repose sur un triangle amoureux qui a le bonheur de s'étoffer au fil de la lecture pour ressembler en effet à une véritable intrigue de série télé, avec force rebondissements, stratégies et coups de théâtre. Le dynamisme est au rendez-vous, même si je reconnais avoir eu un peu de mal à me prendre au jeu au début, surtout parce que Djian cherchait vraisemblablement à enfoncer le clou quant à son intrigue (répétitions maladroites et malvenues/ sentiment pour moi de stagner dans la lecture).

La langue est acerbe et crue, le ton mordant et sarcastique. J'enchaîne sur la deuxième saison qui promet déjà beaucoup vu les jalons posés à la fin de la première (le fameux effet "cliffhanger"...)

Doggy_bag_saison_2_2 La saison 2 : en pleine lecture...

 

 

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21 décembre 2010

Orgueil et Préjugés - Jane Austen

jane_austen  Ou comment l'orgueil peut parasiter la naissance du sentiment amoureux.

La quatrième de couverture :

" Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d'un mariage : l'héroïne, la vive et ironique Elisabeth Bennett, qui n'est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l'épousera-t-elle ? Drôle, romanesque, le chef d'œuvre de Jane Austen reste tout simplement incontournable ! "

Connaissant l'univers de Jane Austen, mais n'ayant jamais ouvert l'un de ses livres, j'ai réparé cette erreur ! Et avec quel plaisir !

L'histoire d'Elisabeth Bennett et de Mr Darcy, l'une des histoires d'amour les plus improbables et par voie de conséquence les plus romantiques de la littérature anglaise, m'a littéralement charmée, comme l'avait fait son adaptation cinématographique il y a quelques années. Dans une société où la situation sociale et les convenances sont au centre de toutes les attentions, le sentiment amoureux peine à s'exprimer. Les mariages de raison sont plus fréquents que les mariages d'amour ; on n'incite pas les jeunes filles en âge de se marier à la rêverie mais plutôt à trouver un bon parti qui saura les mettre à l'abri du besoin. C'est dans ce climat qu'Elisabeth, vive d'esprit, portant un regard amusé sur ses semblables et dotée d'une franchise redoutable, rencontre Mr Darcy, un homme orgueilleux, peu communicatif et d'apparence austère. Leur rencontre fait d'emblée des étincelles parce que ce sont deux esprits forts qui se découvrent et peinent à s'apprivoiser ; deux esprits forts qui devront aller au-delà de leurs préjugés.

Jane Austen reprend ici avec succès le motif bien connu des deux personnes qui se détestent avant de s'aimer.

L'écriture du 18ème siècle, ici merveilleusement féminine, n'est pas du tout un blocage à la lecture. Bien au contraire, on (re)découvre les us et coutumes de l'époque dans une langue riche, précise, et pleine de sensibilité.

Jane Austen a un regard très ironique sur ses contemporains ; de nombreux passages prêtent à sourire. Son écriture dénote de façon certaine son intelligence mais aussi sa modernité, notamment dans l'approche psychologique. Par le biais du personnage d'Elisabeth, elle mène une véritable réflexion sur la condition féminine de l'époque pour qui le mariage était la seule voie de salut et de respectabilité.

À lire dans cette édition la préface élogieuse de Virginia Woolf qui donne, en tant que lectrice et admiratrice, un éclairage sur Jane Austen.

15 décembre 2010

Sacré - Dennis Lehane

sacre

La beauté est-elle une arme ?

La quatrième de couverture :

"Patrick Kenzie et Angela Gennaro ont affaire à un client hors du commun. Pour s'assurer leurs services, le milliardaire Trevor Stone ne trouve rien de mieux que de les kidnapper en pleine rue. Il faut dire qu'il est aux abois : son épouse est morte dans un terrible accident de voiture, il est atteint d'un cancer incurable et sa fille Désirée a disparu. Fait troublant, l'enquêteur chargé de retrouver la jeune fille a également disparu. Patrick et Angie se laissent convaincre d'accepter l'affaire et la partie de cache-cache commence. Des bureaux de l'organisation SOS Détresse jusqu'à Tampa en Floride, le tandem suit une piste où ne manquent ni les rebondissements, ni les cadavres. Au bout du voyage les attendent quelques révélations saisissantes.

Les deux héros de Dennis Lehane reprennent du service dans une aventure à la tonalité moins sombre que les précédentes, mais au suspense tout aussi intense. Ils n'ont perdu ni leur flair ni leur humour caustique, armes non négligeables pour survivre dans le monde pervers des milliardaires qui pratiquent l'art de la fugue et de la manipulation."

Dennis Lehane a décidément un faible pour les histoires de disparition. Ici, Patrick Kenzie et sa partenaire partent sur les traces d'une jeune femme à la beauté envoûtante, fille d'un milliardaire mourant. Pris de compassion pour le vieillard, et inquiets pour la sécurité de la jeune disparue d'emblée attachante, les deux privés décident de tout mettre en œuvre pour la retrouver.

L'intrigue, simple en apparence, se complexifie  au fur et à mesure pour notre plus grand bonheur ; Dennis Lehane prouve une fois encore qu'il est passé maître dans l'art du roman noir. Telle une araignée, il tisse une toile dans laquelle le lecteur se retrouve piégé à l'instar des personnages.

Un suspense maîtrisé, une écriture agréable s'appuyant sur des dialogues incisifs et teintés d'humour sans oublier une galerie de personnages convaincants sont les armes qui confèrent à Dennis Lehane le statut d'auteur incontournable.

Pour cette nouvelle mission, Patrick Kenzie et Angela Gennaro  n'auront qu'une question en tête : "à qui peut-on faire confiance?"...Difficile à dire vu que "tout le monde est suspect", et que personne ne dit la vérité...

Il leur faudra - ainsi qu'à nous lecteurs - beaucoup d'intuition et de réflexion pour démêler le vrai du faux, la réalité de l'illusion dans cet univers où chacun se cache derrière un masque. Dans ce nid de vipères, notre duo de détectives fonctionne à merveille. Soudés face aux tentatives de manipulation, ils naviguent entre amitié profonde et attirance refoulée. Ils devront néanmoins faire attention à ne pas devenir, malgré eux, les jouets de la noirceur humaine.

Ce livre est une nouvelle fois une réussite, mais je serais tentée de nuancer un peu mon avis :

Certes, les multiples rebondissements tiennent en haleine et servent l'intrigue en lui imposant une cadence assez rythmée ; cependant, j'ai trouvé que sur la fin, l'avalanche de rebondissements paraît assez artificielle. De plus, la scène finale ne m'a pas totalement convaincue... Elle est intéressante, mais peu crédible.

Au final, je dirais que j'ai une nette préférence pour les autres livres de la série.

11 décembre 2010

Lettres du Père Noël - J.R.R.Tolkien

couv_pere_noel Faut-il croire au Père Noël ?

Je viens de lire "Les Lettres du Père Noël" dans cette édition de 1993, chez Bourgois. Pour se mettre dans l'ambiance des fêtes, rien de tel que ce livre qui - même s'il n'a pas l'envergure de Bilbo le hobbit ou du Seigneur des anneaux - nous charme par sa "fausse" naïveté, et sa grande sincérité.

Entre 1930 et 1938, Tolkien donne vie au personnage du Père Noël en lui inventant une écriture tremblante, et une vie au Pôle Nord pleine d'aventures en tout genre ; en effet, ça va de la panique des cadeaux à emballer (tâche qui se révèle difficile avec un Ours Polaire maladroit dans les parages) à une aventure aussi dangereuse qu'une attaque de gobelins. Une dernière lettre non datée, très émouvante, vient clore l'ouvrage. Il s'agit là pour l'auteur de prendre congé de ses enfants devenus grands qui n'attendent plus de lettres du Père Noël.

Ces lettres, accompagnées d'illustrations, nous enchantent dans la mesure où l'enfant qui dort en chaque lecteur est ravi de pouvoir enfin percer le mystère du Père Noël et de son quotidien.

Une fois encore, Tolkien ne peut s'empêcher de créer tout un univers autour de son personnage pour le plaisir des grands et des petits.

Pour ma part, la magie est à l'œuvre dès qu'il s'agit de découvrir ou de relire une œuvre de Tolkien.

Une nouvelle édition, plus complète, est parue chez Pocket tout récemment :

TolkienQuatrième de couverture : "Plus connu pour ses travaux universitaires et pour l’invention de la Terre du Milieu, J.R.R. Tolkien est aussi un formidable auteur de contes pour enfants. Comme Bilbo Le Hobbit et Roverandom, les Lettres du Père Noël ont d’abord été destinées à ses trois fils et à sa fille, auxquels, chaque année entre 1920 et 1943, Tolkien a écrit une lettre (parfois deux) prétendument envoyée du pôle Nord par le Père Noël ou l’Ours Polaire. Ces trente lettres et les dessins qui les accompagnent forment un récit très prenant des aventures de l’homme en rouge et à la barbe blanche, de son ours assistant, et de leurs démêlés avec les gobelins. Un ouvrage qui plaira aux enfants, à leurs parents, et surprendra plus d’un amoureux de Tolkien."

9 décembre 2010

Prières pour la pluie - Dennis Lehane

Pri_res_pour_la_pluie Que lire quand le temps est à la pluie ?

J'ai découvert l'univers de Dennis Lehane par le biais des adaptations cinématographiques de ses livres : "Mystic River", "Gone Baby Gone" ou encore dernièrement, "Shutter Island".

Depuis, j'ai lu le "Shutter Island" en question, ainsi que "Ténèbres, prenez-moi la main" et je dois reconnaître à Dennis Lehane un talent certain pour créer une atmosphère sombre, inquiétante mais néanmoins réaliste.

Il se place bien au-dessus d'un Maxime Chattam ou d'un Harlan Coben (n'en déplaise à ces messieurs avec qui j'ai d'ailleurs passé de très bons moments de lecture à l'occasion).

La quatrième de couverture de "Prières pour la nuit" :

" Patrick Kenzie est toujours détective privé à Boston, mais il est séparé de sa fidèle coéquipière, Angela Gennaro. Lorsque Karen, une jeune femme victime de harcèlement, a recours à ses services, il règle rapidement le problème et pense ne plus en entendre parler. Jusqu'au jour où il apprend que Karen s'est jetée du vingt-sixième étage d'une tour. Il semble qu'une invraisemblable succession de malheurs ait poussé à bout la jeune femme...Mais Patrick ne croit à une telle série de coïncidences et, confronté à un tueur qui ne tombe sous le coup d'aucune loi, il va avoir besoin de l'aide d'Angela,".

En grand maître du suspense, Dennis Lehane construit une intrigue riche et confondante qui se dévore jusqu'à la dernière ligne sans perdre son rythme. Le style de Dennis Lehane est très vivant et sans nul doute très travaillé pour créer cet effet. La lecture du roman se fait d'une traite, tant l'écriture est fluide et les rebondissements bien dosés. L'auteur met en scène la rencontre du Bien et du Mal dans un univers qui n'a rien de manichéen, d'où son intérêt mais aussi son réalisme. En effet, les frontières entre "ceux qui œuvrent pour le Bien" (les gentils !) et " ceux qui œuvrent pour le Mal" (les méchants !) sont poreuses puisque les personnalités des personnages sont complexes et leurs vécus imparfaits.

L'analyse psychologique est fine, subtile. On ne tombe à aucun moment dans la caricature, ce qui rend les personnages principaux (et même secondaires !) attachants parce que vraisemblables.

De plus, comme Patrick Kenzie et Angela Gennaro sont les protagonistes d"une série de cinq polars (Un dernier verre avant la guerre, Ténèbres, prenez-moi la main, Sacré, Gone Baby Gone et enfin Prières pour la pluie), la relation que le lecteur tisse avec eux s'enrichit d"un livre à l'autre, ce qui n'a rien pour me déplaire vu que j'adore être le témoin de l'évolution de personnages d'une intrigue à une autre.

Pour un polar, Dennis Lehane a aussi le bon goût ici d'éviter le piège classique : la surenchère dans le sanglant et le malsain. Un polar parfait donc pour les jours de pluie où on n'a qu'une envie : un bon bouquin qui nous divertit intelligemment.

...

Mais, finalement, Dennis Lehane qui donne si bien vie à des "criminels de l'ordinaire" ne serait-il pas le plus dangereux des serial killer avec, à son actif, des quantités de lecteurs pris en otage çà et là ?

Des lecteurs qu'il torture nerveusement avant d'abréger leur souffrance par un final éblouissant ??

... Moi - je sais pas vous - je dis qu'il pourrait être incriminé rien que pour ça ! ^^ Ce ne serait que justice !! ^^

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4 décembre 2010

Cléo - Fred Bernard

rentree_cleo_couv C'est quoi être une femme aujourd'hui ?

"Je ne suis pas la plus belle, mais pas mal quand même...
Je ne suis pas sotte, mais je dis des bêtises...
Je ne suis pas folle, mais je fais des sottises...
Je n'ai pas trente ans et je suis une reine.

En amour, j'ai l'impression d'avoir fait le tour, mais je cherche mon roi.

Je suis une fille comme les autres ? Peut-être ...."

Ce roman graphique de Fred Bernard est un vrai bijou. Je l'ai dévoré en deux heures !!
L'histoire de cette jeune femme "prétendument ordinaire", bientôt trentenaire, est vraiment dans l'air du temps.

Célibataire, Cléo est une femme indépendante à la recherche du grand amour qu'elle désespère de trouver. Sa vie s'articule autour de son travail d'assistante à la télévision, ses copines en couple / mariées avec enfants et ses parents férus de culture égyptienne.

Femme sensuelle, en accord avec son corps qu'elle aime charnu, elle est rendue attendrissante par ses peurs, ses doutes, ses ratés et ses aspirations.

Espiègle, fantasque, elle passe du coq à l'âne (ou plutôt du chemisier en dentelle à la robe) dès qu'il s'agit de nous faire  pénétrer dans son intimité.

Ce qui est particulièrement plaisant dans ce roman, c'est précisément ce ton de confidence qui donne l'impression au lecteur d'être un privilégié. Ce dernier est en immersion dans la vie et les pensées de Cléo, comme s'il était assis en sa compagnie autour d'une tasse de thé et qu'il la laissait se raconter sans l'interrompre. On ne peut dès lors que tomber sous le charme...

Ce portrait d'une féminité moderne se révèle d'une grande profondeur, d'une grande richesse. On a envie de connaître encore davantage cette femme fragile mais prête à prendre des risques, affranchie des non-dits et des tabous mais encore marquée par les réminiscences de ses souvenirs d'enfance. Et on regrette quand vient le moment de tourner la dernière page...


Pour le graphisme, je vous laisse vous faire une idée avec ces deux planches très oniriques qui font partie de mes préférées :

rentree_cleo_image1        rentree_cleo_image2

16 novembre 2010

L'Etrange vie de Nobody Owens - Neil Gaiman

9782226189547 Les morts peuvent-ils nous sauver la vie ?

« Nobody Owens est un petit garçon parfaitement normal. Ou plutôt, il serait parfaitement normal s'il n'avait pas grandi dans un cimetière, élevé par un couple de fantômes, protégé par Silas, un être étrange ni vivant ni mort, et ami intime d'une sorcière brûlée vive autrefois.

Mais quelqu'un va attirer Nobody au-delà de l'enceinte protectrice du cimetière : le meurtrier qui cherche à l'éliminer depuis qu'il est bébé. Si tu savais, Nobody, comme le monde des vivants est dangereux... »

En tant qu'admiratrice de Neil Gaiman, je ne pouvais pas passer à côté de son "Nobody Owens"...

Ce roman pour la jeunesse est un véritable conte gothique. On y retrouve des références à Harry Potter (un bébé qui survit au meurtre de sa famille et qui va grandir, protégé de son ennemi, dans l'ignorance de son destin) mais aussi des références à l'univers de Tim Burton (une atmosphère macabre mais néanmoins poétique qui nous entraîne dans un monde dont la particularité est d'estomper les frontières entre les morts et les vivants).

Cette cohabitation des morts et des vivants donne lieu à des situations qui peuvent faire sourire sans pour autant être cocasses. Pour ma part, ce que je considère comme une vraie bonne idée, c'est l'introduction des personnages vivant dans le cimetière par la mention de l'épitaphe figurant sur leur pierre tombale, ce qui pour le coup se révèle très drôle !

Ainsi, " Miss Letitia Borrows" sera affublée d'un  "Quy jamais ne fit de mal à quiconque en aucun jour de sa vie (...)" et  le docteur Trefusis d'un "1870-1936, Qu'il renaisse dans la gloire".

En ce qui concerne la construction, chaque chapitre correspond à une aventure ; le tout manque parfois d'unité à mon sens comme si les chapitres avaient été écrits dans un ordre ne respectant pas la linéarité du récit. Heureusement, cette impression n'est pas systématique.

En guise de conclusion, je dirais que j'ai trouvé l'intrigue trop simple, manquant de réels rebondissements. Il y a certes des aventures, mais elles ne parviennent pas à créer une "tension dramatique". De bons ingrédients, pourrait-on dire, mais le tout manque de saveur. Quant aux personnages secondaires, ils ne sont hélas pas assez développés.

Une déception pour moi qui ai jugé ce travail trop scolaire. Peut-être qu'il plaira malgré tout à nos chères têtes blondes ...

Quelques illustrations :

normal_graveyard_book0

nobody




 


 

 

 

29 octobre 2010

Puisque nous sommes toi - Audren

audren

Comment faire la paix avec son enfance ?

Milana n'a plus envie d'être autonome, responsable, « débrouillarde » ; elle décide donc de se rebeller contre son éducation afin de vivre à rebours une enfance digne de ce nom.

« Depuis que je suis née, je dois me débrouiller partout, en toutes circonstances. Il paraît qu’ainsi je suis armée pour la vie. Dans la bouche de mes parents, la vie d’adulte est une guerre pour laquelle il faut s’entraîner de bonne heure. S’armer, se blinder. » Milana y a cru. Ses parents l’ont tellement félicitée de ne pas être une godiche comme ses amies, qu’elle était certaine d’être supérieure. Mais il suffit d’une semaine de vacances chez les non dégourdis pour qu’elle comprenne : rien n’est extraordinaire dans la débrouillardise, au contraire, l’enfance peut être une délicieuse bulle sur laquelle flotter, l’enfance peut signifier être protégée, câlinée et dorlotée. Milana décide alors de s’inventer l’enfance qu’elle n’a pas eue avant qu’il ne soit trop tard. Mais ni ses parents, ni son frère ne la prennent au sérieux. Milana trouve autre chose, elle va partir, prendre un train, plonger directement dans l’adultance. Commence alors un voyage qu’elle n’aurait pas pu imaginer, où elle fait d’étranges rencontres, si étranges qu’elle se demande si elles sont bien réelles. Et si elles le sont, Milana pourrait-elle être en danger ? »

Ce récit initiatique, servi par le style très agréable de l'auteur, permet d'engager une réflexion sur l'enfance d'une réelle profondeur. Le récit est truffé de questions, de remarques qui attirent notre attention et nous font suspendre notre lecture pour revenir en nous-mêmes. Comme l'héroïne, nous entamons un voyage à contre-temps.

Milana est tiraillée entre l'enfance qu'elle a vécue et l'enfance qu'elle aurait aimée vivre, puis entre l'enfance qu'elle se réapproprie et l'adolescence (en la présence d'un premier amour).

La morale de ce livre pourrait être qu'il y a un temps pour tout.

Il est difficile de devenir adulte quand on n'a pas été enfant...Difficile de devenir responsable quand on n'a pas été irresponsable...

La vie a ses paliers, ses rythmes, ses leçons à donner.

Il est par conséquent primordial de profiter pleinement de chaque âge de la vie et de ce qu'il a à offrir.

Audren nous en dit davantage, sur son blog (ici) : « Je n’aime pas ces familles qui, sous prétexte de «blinder » leurs enfants, de les préparer à la « vraie vie », les privent de merveilleux moments d’insouciance et de légèreté. Il me semble qu’un adulte équilibré a souvent été un poussin empoté et assisté dans son enfance. Nous avons tous besoin d’un matelas d’insouciance, d’une référence sur laquelle nous allonger pour décrocher dans les moments difficiles. Si nous n’avons pas eu l’occasion de nous fabriquer ce matelas, sur quoi nous reposer lorsque la vie se complique ? (…) »

Moi qui aime les voyages en train, j'ai passé un bon moment ^^.

28 octobre 2010

Le vampire du CDI - Susie Morgenstern

vampcdi Quel est le plus beau métier du monde ?

"Jean-Charles Victor avait déjà fait faillite dans trente-six métiers, qui tous avaient trait aux livres, quand un concours administratif le fit atterrir comme documentaliste dans un collège alsacien. Et là, il n’était pas question d’échouer. Un documentaliste de collège, c’est là pour faire aimer les livres aux enfants et aux adolescents ! Jean-Charles pensait que c’était le plus beau métier du monde. Il était prêt à se décarcasser, à déborder d’imagination pour donner à tous le goût de lire, le bonheur de lire, la fureur de lire ! Mais le principal, M. Trommelschlager, ne l’entendait pas de cette oreille. Il n’y avait pas un seul livre au C.D.I. du collège. Et d’ailleurs, il n’y avait pas de C.D.I. au collège. Alors Jean-Charles dut vraiment se mettre à imaginer. Et pour commencer, le jour de la rentrée, il se déguisa en vampire."

Ce livre, un classique de la littérature jeunesse, met du baume au cœur.

Il nous présente un documentaliste («professeur documentaliste», dirions-nous aujourd'hui ! Mes guillemets sont affectueux !) qui cherche à faire son travail en dépit de l'absence de moyens, et surtout en dépit de l'absence de considération.

Ce livre, qui a été écrit en 1997, met bien en avant les problèmes qu'ont dûs gérer nombre de docs pour trouver leur place au sein d'une administration revêche et pleine de préjugés quant à l'utilité d'un tel poste.

Jean-Charles se révèle plein d'humour et de surprises pour mener à bien sa mission ; il apporte un peu de fantaisie et de légèreté dans ce collège dirigé par un principal dont la priorité n'est pas la lecture.

Susciter le goût de lire, favoriser l'échange autour du livre font partie des nombreuses composantes de ce métier passionnant... Je profite donc de ce billet pour avoir une pensée affectueuse pour ma documentaliste de collège qui est à l'origine de ma boulimie de livres ^^.

Alors, documentaliste, le plus beau métier du monde?

25 octobre 2010

Harry Potter et les reliques de la mort - J.K Rowling

harry_potter_et_les_reliques_de_la_mort

Pourquoi relire Harry Potter 7 en ce mois d'octobre ?

Eh bien, pour le plaisir en premier lieu, ensuite parce que je trouve que les livres de J.K Rowling ont un «parfum d'octobre» (avec le froid qui s'installe, la grisaille, il est bien agréable de rester chez soi avec notre sorcier préféré et un chocolat chaud!)... et puis parce que le film «Harry Potter et les reliques de la mort» (1ère partie) sort le 24 novembre prochain au cinéma.

Je ne m'en cache pas : je fais partie de celles et ceux qui dévorent chaque volume d'Harry Potter en trois jours, qui ne parviennent pas à lâcher l'exemplaire en cours tant ils sont en immersion dans l'univers riche, fantaisiste et attachant de J.K Rowling.

J'ai attendu chaque tome avec impatience, essayé de résoudre les énigmes d'un tome à l'autre, émis des hypothèses sur le final... et finalement, je n'ai pas été déçue.

Je trouve que l'ensemble de l'œuvre se tient, que les différents éléments présentés par l'auteur trouvent leur utilité à la fin, comme un puzzle qui se reconstitue au fur et à mesure, « comme par magie ».

J'avais eu une première lecture tellement rapide (je voulais arriver à la dernière page coûte que coûte !!) que je réalise, aujourd'hui, ne pas avoir su en profiter. C'est chose faire maintenant, après une relecture. J'ai enfin pu « savourer » et non pas seulement « consommer » ce dernier tome.

En refermant le livre, j'avoue avoir ressenti de la nostalgie à la pensée de tous les agréables moments de lecture que j'ai vécus grâce à l'imaginaire de Rowling. Il y avait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiasmée par un cycle.

Heureusement pour les autres auteurs encore à découvrir, j'ai ressenti également l'envie irrésistible, le besoin même, de me plonger dans une nouvelle série, rien que pour éprouver de nouveau cette tendresse et cette sympathie pour des personnages dont on parle entre ami(e)s comme s'il s'agissait de personnes réelles, cette attente de leurs aventures, cette envie de leur faire une place dans notre quotidien parce qu'ils savent l'enchanter ...

En tout cas, j'espère que l'adaptation cinématographique sera à la hauteur, avec David Yates aux commandes ; il est vrai que j'ai souvent été atrocement frustrée et déçue par les films précédents, mais laissons une chance à celui-ci qui saura peut-être rendre dignement hommage au «héros d'une génération».

Deux affiches du film :                                                                

harry_potter_et_les_reliques_de_la_mort_partie_1      harrypotter7newposter                                                                                 

 

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